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29 Oct

RDC : Le plan Numérique mythe ou réalité

Publié par Jeannot Bimwala

Plan Numérique Nationale de la RDC : Mythe ou réalité

Plan Numérique Nationale de la RDC : Mythe ou réalité

Technologiquement, la RDC venant de nulle part, et comme patriote ayant une expérience dans cette matière, je peux dire que la RDC vient de faire un grand bond ne fut-ce qu'au niveau de la prise de conscience de l'importance de déployer un outil permettant "la simplification administrative ". Cependant, je me pose la question sur la praticabilité de ce plan lorsque nous tenons compte du niveau de pénétration des TICs dans le pays.

La première préoccupation pour les concepteurs de ce plan devrait être la réduction de la fracture numérique entre les utilisateurs visés par ce plan numérique et le reste acteurs de l’économie numérique car, cette dernière reste problématique. En 2018, le rapport de Nations Unies maintient la RDC au rang de Pays les Moins Avancés (PMA) avec un indice d'utilisation de l'outil Internet (épine dorsale du plan) très faible pour ne pas dire quasi nul compte tenu de la population globale. Toujours selon ce rapport la République Démocratique du Congo occupe la 37ème place des 44 du dernier quartile du classement (pays les moins connectés). Donc de ce point de vue, le déploiement de cet outil tel que présenté, ne sera utilisé qu'à environ 1,2% de sa capacité. Alors, le numérique à tout prix? Pour mettre en place un outil aussi important, il y a des prérequis à prendre en compte autrement nous allons simplement "frimer" au lieu de nous développer.

 

Pré requis 1 : le cadre juridique et institutionnel 

Il s’agit de prévoir la mise à niveau du cadre juridique du secteur des Télécommunications et des TIC (non adapté à ce jour) afin de libérer les énergies et amorcer un développement optimal de toutes les composantes du secteur. Ce nouveau cadre devrait être propice à la sécurité des investissements et à l’encadrement des activités du numérique. Une nouvelle gouvernance est également nécessaire pour disposer d’un cadre institutionnel stable et cohérent afin d’accompagner l’essor du numérique.

 

Pré requis 2 : Le Capital humain  

L’accent devrait être mis sur le renforcement de la formation professionnelle pour rendre opérationnelle les compétences requises et impulser la créativité et les innovations. Pour répondre à la demande du marché du numérique, un plan d’urgence de formation et un programme spécial de soutien à l’innovation doit être mis en œuvre. Car les acteurs et animateurs du Plan National Numériques doivent acquérir les compétences nécessaires pour faire vivre le Numérique en RDC. Numériser l’Administration égale à exposer les données ainsi que les différentes applications qui génèrent ces données aux dangers que représente la cybercriminalité. Un utilisateur non averti représente une véritable porte d’entrée pour les cyberattaques. Comme c’est écrit sur ce même blog, je cite : « les décideurs IT sont surtout préoccupés par les erreurs humaines pouvant faciliter les cyberattaques : 55% d'entre eux affirment que les erreurs humaines exposant accidentellement ou intentionnellement le personnel ou l'entreprise à un risque de cyberattaques figurent parmi les trois plus grands défis qu'ils doivent relever pour protéger leur entreprise des cyberattaques ».

Comme vous pouvez le constater, il ne suffit pas simplement de déployer, mais surtout savoir protéger les acquis à tous les niveaux de la pyramide.

Pré requis 3 : La Confiance numérique et la valorisation des compétences nationales

La sécurité numérique est portée au rang des priorités de l’action gouvernementale, avec un renforcement de la cyber sécurité nationale et l’amélioration de la coordination des interventions dans le domaine de la cyber sécurité.  De l’autre côté, le personnel de l’administration publique, principaux acteurs du Plan National Numérique doivent être rassurés à travers une campagne d’explication et de sensibilisation sur ce que c’est le plan numérique, son utilité, ses avantages par rapport à l’ancien système basé sur le papier, le fax, ou même les e-mails ; pour éviter un rejet du qui serait causé de la peur de l’inconnu car généralement l’informatisation est perçue comme un outil qui supprime les emplois.

La mise en œuvre du projet est confié à une firme étrangère : ceci peut se comprendre par l’absence d’une entreprise nationale réunissant les compétences, les capacités financières et les meilleures pratiques actuelles. Mais nous sommes-nous posés la questions de savoir si la RDC n’en disposent pas ? Le gouvernement qui est sensé favoriser et aider l’émergence des entreprises nationales privées à avoir cette envergure s’est-il penché sur cette question ? Après tout il ne s’agit que de la technologie déjà conçue – rien de magique ! Il suffit d’un peu de moyens à donner aux hommes qui vivent et comprennent les réalités du terrain ainsi que les besoins crées par cette réalité pour que nous puissions avoir des outils adaptés à nos besoins. Je doute qu’une entreprise étrangère de surcroit non francophone pourra avoir les mêmes perceptives que les jeunes techniciens congolais.

Pré requis 4 : Tenir compte du contexte régional.

La RDC évolue au sein des organisations régionales telles que le COMESA et la SADEC et tant d’autres, qui ont élaboré des procédures et normes en matière d’échanges de données entre ses membres dont la RDC gagnerait beaucoup en les respectant d’autant plus ces organisations sont aussi prêtes à aider la RDC dans la mise en place de son Plan du Numérique. Ces dernières années, le COMESA conduit les pays membres vers une « intégration économiques numérique ». Des discussions de haut niveau axées sur la transformation de l’économie régionale par l’adoption des technologies numériques et le renforcement de la valorisation de la production et de la création de valeur ajoutée. Plus de 100 millions d’habitants dans un seul marché commun sont susceptibles d’être connectés et cela demande une prise en compte des normes technologiques pour y arriver. « Le Comesa veut relever le défi de mettre en place les structures de soutien et les ressources nécessaires pour s’assurer que les différente économies membres ne soient pas à la traîne en cette ère du numérique ». Je pense que la RDC dans son plan numérique doit avant chercher vers le Comesa les ressources nécessaires avant de se tourner vers l’extérieur, question de mieux gérer nos ressources financières.

Ceci dit j’applaudis et souhaite vivement la réussite de ce plan.

 

Jeannot Bimwala

Kinuani Nkosi ya Kanda

 

 

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S
Nous, congolais, devons bâtir la culture de la responsabilité cela implique à savoir équilibrer l'utilité et notre bien être. <br /> Je suis d'avis de Mr Bimwala, en ce qui concerne nos décideurs, ils sont censés intégrer la notion de valoriser les compétences nationales, elles ne sont pas en manque et cela dans tous les domaines. <br /> Continuons de nous sensibiliser et je suis convaincu qu'un jour nous aurons des décideurs,
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